L'art d'Afrique et d'Océanie de la collection Schwab

Tout est possible! Et si la chance joue en notre faveur, il suffit de l'attraper.

Walter Stanley Schwab le pensaient probablement aussi, lorsqu’au début des années 1960, une entreprise suisse d’agroalimentaire lui proposa un poste en Afrique du Sud.  Sans trop d’hésitation, il plia sa tente à Berne et partit en Afrique du Sud avec sa femme - pour une durée indéterminée.

Tout est possible! Né en 1934 dans des conditions modestes, il acquiert à tout juste 20 ans son premier objet africain.  Pour lui, c'est le symbole de son rêve de découvrir le continent avec toutes ses cultures colorées et les liens étroits avec la nature.

Rêve bien-aimé, rêve vécu!  Pendant près d’une décennie, il travaille en Afrique du Sud changeant d'entreprise et prend régulièrement le temps d’effectuer de plus longues «expéditions» - comme il appelle lui-même ces voyages - en Afrique du Sud et dans les pays voisins.

Walter Stanley Schwab est ouvert sur le monde et marqué par le respect mutuel - à une époque où règne l'apartheid en Afrique du Sud.

L’esprit aventurier et une soif d'exploration le mènent vers des territoires et des personnes, dont il se rapproche, entretient et garde des contacts.

Il adorait les négociations d’échange intenses, qui incluaient des cérémonies avec des chefs, des anciens de la tribu et du village, ou des guérisseurs. Au terme de ces conversations, il parvenait souvent à acquérir un objet qui l’intéressait. Pour cela, il était prêt à passer des heures de négociations difficiles. Chaque pièce ayant donc sa propre histoire et sa propre origine.

De nombreuses anecdotes peuvent être trouvées dans les archives et sa femme, Irmgard, a de nombreuses anecdotes à raconter. "Plus d'une fois, nous avons été pourchassés par les villageois et nous avons dû nous enfuir du village à la hâte, car après de nombreuses heures nous ne parvenions pas à nous entendre sur l’échange", elle se souvient. «Lorsque le terrain était trop dangereux, j'attendais souvent dans la voiture pendant des heures pendant que Stanley disparaissait dans la brousse.  Avec des signaux de tirs de son revolver et de ses fusils, il annonçait de loin qu'il allait bien.

Il expédiait ses «objets troqués» régulièrement en chemin - tous n’ont pas atteint le pays destinataire la Suisse.

En 1968, lorsque le premier fils est en route, sa femme prend une fois de plus l’avion. Walter Stanley Schwab revient pendant ce temps en Suisse par voie terrestre.

Il ne se rendra dans les pays africains que deux autres fois, mais il restera profondément attaché au continent jusqu'à sa mort. Notamment par les connaissances ethnologiques de l'art tribal.

Il entretient des contacts de longue date avec des collectionneurs africains en Suisse et en Allemagne, notamment Serge Brignoni, Han Coray, Toni Dähler, Georg Frederick Keller et Arnold Koller. Une étroite amitié le lie à Arnold Bamert et Charlie Sollberger.

Encore une fois à travers l’Afrique (1968/69). Walter Stanley Schwab revient en Suisse en 1970 par voie terrestre. Avec cette affiche il était à la recherche d’éventuels compagnons de voyage. Partant de l’Afrique du Sud, il a traversé tout le continent jusqu’au Maroc seul, sans passager. 

Il a passé beaucoup de temps au Congo et en Afrique centrale; cette région qu’ont, cent ans plus tôt, traversé Henry Morton Stanley et David Livingstone lors de leurs voyages d’exploration.

Vers 1980, il rend visite à Georg Frederick Keller (1899-1988), collectionneur suisse d'art africain, océanique et contemporain à Davos.  Ici, avec les fils Stanley junior et Livingstone, qui portent le nom des deux chercheurs africains David Livingstone et Henry Morton Stanley.