Art au riche passé

Nous sommes ravis de pouvoir vous présenter des œuvres d’art avec un riche historique de provenances, des œuvres d’importance historique dont les origines peuvent être retracées presque entièrement.

Œuvres d'Océanie et d'Afrique d’une collection privée de Munich

Avec les lots 20 à 38 nous présentons des œuvres d'importance historique d'une collection privée de Munich, qui est étroitement liée au Linden-Museum, Stuttgart, et à Ludwig Bretschneider de Munich.

Ainsi, parmi les trois figurines "malagan" de Nouvelle Irlande se trouve une sculpture très élaborée et filigranée dont l'histoire remonte au-delà du Linden-Museum jusqu'à Carl Haug (lot 20). Selon le livre d'inventaire, la figure est un cadeau de Haug au musée datant de 1909; en 1965, elle a été échangée à Arthur Speyer et plus tard acquise par Bretschneider.

Maximilian Franz Thiel fait référence à un rare tambour à friction, qui, en tant que partie intégrante de la tradition "malagan" a été sculpté uniquement en Nouvelle Irlande, et est donc unique pour la région océanique (lot 23). Portant une note manuscrite et un numéro d'inventaire, il est arrivé au Linden-Museum en 1908 comme cadeau du "Consul Max Thiel, Matupi". En 1970, il a été donné à Bretschneider en échange.
Maximilian Franz Thiel (1865-1939), parent du côté maternel des fondateurs de Hernsheim & Co., travailla à partir de 1884 pour la société commerciale à Jaluit (Îles Marshall), puis à Matupit (Archipel Bismarck) à partir de 1886. Devenu associé de Hernsheim & Co. en 1892 puis plus tard son directeur général en 1903, il rentra en Allemagne le 16 mai 1910 et dirigea la société en tant que directeur jusqu'en 1932.

Une massue "u'u" des Îles Marquises, signée "49655. Markesas. E. v. Sieglin", a été acquise par le Linden-Museum en 1905 dans le cadre de la collection "Umlauff" (lot 26).
Le fabricant et mécène stuttgartois Ernst von Sieglin (1848-1927), qui a également financé plusieurs fouilles archéologiques en Égypte, a fait don au Linden-Museum en 1905 d'une importante collection qu'il avait acquise auprès du marchand d'ethnographie "J. F. G. Umlauff, Naturalienhandlung und Museum" à Hambourg. Ce remarquable massue en ait également fait partie et a été cédé à Ludwig Bretschneider en 1969.

Parmi les œuvres africaines de la collection d'art de Munich, on trouve un rare masque de buffle de Duala, témoin d'une tradition de masques depuis longtemps révolue (lot 35). Il porte la mention manuscrite avec le numéro d'inventaire du Linden-Museum "35431 Cameroun Duala Ziemann" et a été rapporté en Allemagne par Hans Ziemann (1865-1939) à la fin de son service colonial (1908-1912), et remis en 1971 par échange à Bretschneider.

Céramiques précolombiennes de la collection Klaus Kalz, Berlin (1935-2023), Partie 1 

Parcourir le monde aurait pu être une aventure même dans les années 1970. Surtout si vous voyagé comme Klaus Kalz. 
La rencontre avec des cultures étrangères faisait partie de ses rêves de jeunesse et beaucoup purent se réaliser. En Amérique du Sud, il a suivi les traces des civilisations passées et exploré l’Amazonie en bateau: «il aimait s’éloigner du groupe, quel soulagement lorsqu’il réapparaissait», se souvient la famille. Son esprit de découverte l’a conduit dans les endroits les plus reculés, comme en Papouasie occidentale, où «à cause ou grâce aux inondations, il a pénétré plus loin à l’intérieur des terres que n’importe quel missionnaire auparavant». 

Klaus Kalz était médecin et spécialiste en urologie. Il avait avec lui dans tous ses voyages: un grand sac marin rempli de médicaments. De ce fait, il était toujours capable d'examiner et de fournir des soins médicaux à tout moment aux enfants et adultes loin de la civilisation. 

En tant que collectionneur, sa plus grande admiration était pour les céramiques précolombiennes, en particulier celles des civilisations avancées de Chavin, Nazca et Moche, dont le magnifique savoir-faire artisanal et le talent artistique le fascinaient particulièrement. 

Pour s’assurer que les œuvres qu’il a acquises étaient irréprochables, il a travaillé en étroite collaboration avec le Musée ethnologique de Berlin et le Laboratoire de recherche Rathgen (expertise TL), un Institut der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz (Institut des Musées Nationaux de Berlin, Patrimoine culturel prussien). Son propre équipement médical fut également utilisé, tel qu’une caméra endoscopique, pour vérifier le collage et la restauration de récipients creux. Les objets qui lui semblaient douteux étaient parfois soumis à un test d’immersion dans l’eau pendant la nuit: ainsi, le lendemain matin, il avait la certitude si un récipient était complètement original ou s'il avait été assemblé à partir de plusieurs fragments. 

Klaus Kalz est mort en 2023 peu avant son 88e anniversaire. Sa collection de céramiques précolombiennes comptant à elle seule 120 œuvres. Nous avons le plaisir de vous présenter la première partie de cette superbe collection (lots 61 à 99): figurines et vases à anses étriers ainsi que des coupes et des gobelets de la période 100 avant J.-C. à 1000 après J.-C.

Objets de la Collection Werner Zintl, Worms, 2e partie

Il y a presque exactement deux ans, en mars 2022, nous avons eu le plaisir et l'honneur de vous présenter la première partie de l'impressionnante collection Werner Zintl (1938-2020), une collection qui a suscité beaucoup d'attention bien au-delà de son cercle d'amis (98e Enchères, 26 mars 2022, Volume I).

Nous sommes heureux de pouvoir vous montrer une autre partie de sa succession dans cette vente aux enchères. Avec les lots 100 jusqu'à 114 une fois de plus, nous vous offrons un aperçu de l'univers du collectionneur et psychiatre Werner Zintl, dont l'enthousiasme fascinant pour l'art a captivé tout le monde.

Pour plus d’informations sur Werner Zintl et sa collection, consultez le catalogue de la 98e vente aux enchères, 2022, Volume I, ou visitez le site

https://issuu.com/zemanek/docs/tribalart98

https://assets.tribal-art-auktion.de/downloads/catalogue216.pdf

Orfèvrerie africaine (lots 162-178)

Du Sénégal au Nigéria, la richesse en or de l’Afrique de l’Ouest est légendaire. Depuis les premiers voyages de découverte européens au 15e siècle et jusqu’au 19e siècle, les champs aurifères des régions côtières ont été décrits comme riches, en particulier le Ghana. La région Akan, a acquis une notoriété extraordinaire, comme aucune autre région car elle représentait l’art hautement sophistiqué de la forge: des bijoux et des régalia qui, malgré des moyens techniques très modestes, ont été réalisés à la perfection sur le plan artistique et artisanal. Un métal précieux brillant et immaculé qui, à l'époque comme aujourd'hui, était très recherché et demandé bien au-delà des frontières.

Les publications suivantes donnent un aperçu très clair de l’histoire et du développement de l’or traditionnel en Afrique de l’Ouest, de l’extraction de l’or à la transformation et à la distribution:

- Timothy F. Garrard, African Gold, Musée Barbier-Mueller Genève, Prestel Verlag Munich, 1989

- Peter Baum, Doran H. Ross, Das Gold der Akan (L'or des Akan), éd. Musée Liaunig, Neuhaus 2008

Collection Alexander Kubetz, Munich (1946-2023), 2e partie

Après la vente aux enchères extrêmement réussie d’œuvres africaines et océaniennes en novembre dernier (101e vente aux enchères du 11 novembre 2023), nous avons le plaisir de vous présenter la seconde et dernière partie de sa vaste collection océanique et africaine.

20 œuvres proviennent d’Océanie, la région qui a suscité son enthousiasme pour l’art non-Européen en premier lieu et qui marque le début de sa collection.

Pour commencer, nous présentons une œuvre exceptionnelle du peuple Biwat de la célèbre collection Cornelis Meulendijk, Rotterdam (1912-1979) (lot 307). Ce masque rare, vendu aux enchères chez Christie’s en 1980, se distingue par ses caractéristiques distinctives: le nez presque naturaliste, les sourcils lourds et surplombants, la bouche saillante et ouverte.

Avec le lot 308 nous vous proposons une autre pièce rare, une sculpture de tête Ewa, qui a une grande proximité stylistique avec des sculptures découvertes dans les cavités et les grottes du cours supérieur de la rivière Korewori dans les années 1960, et était considérée à l’époque comme le plus grand trésor d’art océanique jamais trouvé.

L’un des points forts de sa collection Océanie est la figure d’ancêtre des îles Salomon, avec une coiffure en forme de dôme (lot 309). Une œuvre qui ne déploie toute sa qualité artistique qu’en y regardant de plus près: un effet de sévérité et d’autorité, ainsi qu’une présence presque palpable dans l’ici et maintenant.
L’artiste réussit habilement à exprimer tout cela uniquement à travers la posture et le geste de la figure, pour finalement le terminer par un petit détail: les incrustations de coquillages brillants dans les yeux. Il n’est guère possible d’établir une plus grande connexion avec le spectateur dans l’ici et maintenant.

Avec les lots 327 à 397 nous présentons sa collection de boucliers et d’armes artistiques, ce qui aurait été inconcevable sans l’amitié de Kubetz avec Manfred A. Zirngibl.